Charles-Joseph Lamoral de Ligne qui aurait eu la formule bien connue : « le Congrès danse beaucoup, mais il ne marche pas ». Après de chaleureux mots de bienvenue en français, nous sommes entrés allègrement dans la présentation du sujet de la conférence par Madame Jasminka Dervaux.
S’exprimant en français pour se conformer à la langue d’usage du 7ème Prince de Ligne, la conférencière a d’abord mis l’accent sur les liens entre l’Autriche et la Belgique, avant de résumer les étapes de sa vie et de nous charmer par de nombreux extraits de ses multiples écrits.
Le Prince de Ligne, né à Bruxelles en 1735 dans les « Pays-Bas autrichiens », alors que Charles de Lorraine en était gouverneur, était filleul des souverains François et Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine. Orphelin à 4 ans de sa mère, Elisabeth de Salm, il eut un précepteur « qui forma son âme et son esprit ». A 15 ans il avait déjà rédigé le « Discours sur la profession des armes ». Son père l’amena trois ans plus tard à Vienne où l’Impératrice le prit à son service au titre de « chambellan ». A 20 ans il avait déjà entamé une carrière militaire au service de l’Autriche et épousa la Princesse Franziska von Liechtenstein.
La conférencière précisa qu’il fut chargé assez vite de missions diplomatiques auprès de toutes les grandes cours en Europe. Son esprit charmeur fut apprécié de la cour de Versailles, notamment par la reine Marie-Antoinette, sœur de l’empereur Joseph II, jusqu’à celle de Saint Pétersbourg. Il devint même un correspondant régulier de Catherine II qui lui offrit une terre en Crimée après le séquestre de ses biens, dont le château de Beloeil, lorsque la Belgique fut annexée par la France. A la suite de ce changement de régime politique il résida à Vienne jusqu’à sa mort vingt ans plus tard, en 1814.
Madame Dervaux nous apprit que Charles-Joseph de Ligne, qui « voyageait la plume à la main » , a été en contact avec tous les grands esprits de son temps tels Voltaire, Rousseau, Goethe, Madame de Staël qui disait qu’il fallait avoir « l’esprit européen ».
Nous avons pu apprécier son talent de conteur et mémorialiste par la lecture de nombreuses pages de ses lettres et essais, et notamment celles extraites des « Ecarts » concernant l’amour et ses réflexions sur la vie et la société.
Cette intéressante soirée littéraire a mis en lumière « un des plus spirituels écrivains du XVIIIème siècle » et un grand mémorialiste de l’histoire mouvementée de son temps.
Le traditionnel verre de l’amitié nous rassembla ensuite pour un agréable moment d’échanges et de remerciements pour son accueil à la Représentation d’Autriche, et de félicitations à la conférencière, membre du Groupe Autrichien organisateur de cette soirée remarquable.
M.A. Dage
Groupe Français
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